Danse et Laïcité, deux corps en mouvements

Guillaume Dopus - Léger comme un voile

 

 

 

Ponctuations corporelles - Marie-pierre Jaux

Journée de la laïcité – 19 octobre 2017- Mulhouse

Je m’appelle Marie-pierre Jaux, je suis danseuse interprète, chorégraphe parfois et j’enseigne la danse contemporaine au conservatoire à rayonnement départemental Henri Dutilleux de Belfort. J’interviens également en médiation artistique et culturelle autour de mon art en direction de différents publics, et j’anime régulièrement des moments de formation, des ateliers dans le secteur social, culturel, socio-culturel et de la santé autour du travail du corps en mouvement et plus généralement autour du corps comme outil au service de la relation professionnelle et comme vecteur pour dynamiser une équipe de travail, stimuler une attitude positive, favoriser l’esprit d’équipe, l’enthousiasme, la créativité et améliorer la communication dans les relations.

Le principe de la laïcité et sa compréhension doit nous aider à mieux gérer notre espace de vie, dans une relation de partage attentive et consciente avec les autres citoyens, de mieux respirer ensemble, d’accepter nos différences où tout du moins de ne pas les juger, mais de nous respecter à travers nos convictions, nos idées et nos religions.

L’art de la danse, dont il fût un peu question lors de cette journée par ma présence, mais aussi comme de nombreux autres arts peut aider à favoriser ces positions.

Et si la danse est un art, un art de vivre, même, elle est surtout une manière d'être au monde, de le questionner et de s’en emparer pour un mieux être et un mieux vivre. Les œuvres entretiennent des rapports complexes avec le monde et l’époque dans laquelle elles sont élaborées.

En danse, la question de la différence et de la singularité de chacun se pose dans le bon sens avec respect et sans jugement grâce à l’idée de plaisir et de communication qui la traversent.
L'égalité y est très présente également puisqu’il n’y a pas de notion de compétition. Chacun arrive avec son bagage physique, son imaginaire, son désir et il n’y a pas de justes ou mauvaises réponses car toutes sont respectables dans le sens où tout mouvement peut-être « danse » à partir du moment où l’on a conscience de celui-ci dans l’instant. A partir du moment où l’on est prêt à entrer dans la poésie du mouvement tout en écoutant à la fois le rythme de son chant intérieur.

En cela on ne peut être indifférents à la différence tant celle-ci est source de richesse au sein d’un groupe, d’une société de nos cultures.

Il existe des corps couverts qui racontent beaucoup et des corps offerts qui ne dévoilent rien…

Que pouvons-nous faire de notre capacité à vivre notre relation aux autres sans les mots, sans la parole mais en toute sensibilité, voire en toute "sensualité" ?

L’ouverture, la tolérance, la curiosité et le respect de l’autre dans sa différence sont autant de valeurs inscrites dans la société qui préoccupent et interrogent cet art en les portant à travers un espace et une énergie qui nous rapprochent.

Les corps sont terriblement absents aujourd'hui, car souvent assis bien trop longtemps, sans conscience d’eux mêmes, voire sans vie, sans carburants, sans étincelles.  Des corps absents à eux-mêmes et absents aux autres...

Être soi, être à soi, être ensemble, et pourquoi pas « faire ensemble »? 

Et ce faire ensemble est ce que j’ai proposé aux participants durant le fil de cette journée sur la laïcité à l’ISSM de Mulhouse à travers de courtes ponctuations corporelles mettant en jeu le regard, le toucher et le mouvement partagé. Créer du lien par l’art et permettre de modifier ses perceptions, ses points de vues, sa relation aux autres.

Voir, participer, jouer, donner, recevoir, toucher, danser ensemble en musique et à l’écoute dans une respiration commune.


Voici un exercice réalisé lors de la journée d'étude sur la laïcité, à Mulhouse en Octobre 2017.


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